Translated from the French of the article in ‘Le Combat Syndicaliste: Organe Officiel de la Confédération Générale du Travail Syndicaliste Révolutionnaire – Association Internationale des Travailleurs’, June 23, 1933, France
[Prime Minister] Daladier’s “last trench of Freedom” has just accomplished a funny feat. A feat that the liberal-nationalist press, in need of patriotism, has failed to report on, even though it raises its hypocritical voice every day to criticize Hitler’s dictatorship.
France has just installed dictatorship in Tunisia, suppressing freedom of the press and of assembly, and establishing arbitrary imprisonment… Indeed, we learn that Manceron, Resident Superior in Tunisia, has just signed two decrees, one targeting individual freedom and the other freedom of the press.
As of now, according to the first decree, signed on May 6, the Protectorate government can submit all Tunisian subjects to forced residence “in a tribe, douar [tent village or camp] or locality designated by the Resident General”, if this forced residency is necessary to put an end to acts of hostility against the government’s policy and to “acts of political or religious propaganda, all conduct of the kind that would put general security in jeopardy”.
We can see the desired elasticity of the decree. In sum, it means that the Protectorate government and its servant, the government of Ahmed Pacha Bey, can submit anyone to forced residence. This is the regime of letters with the royal seal of the Prince. It’s dictatorship, entirely.
And on May 27, a second decree targeted freedom of the press, banning all “newspapers or writings of a political character published in the Protectorate in any language other than Arabic or Hebrew and directed or written by our subjects, either directly or through intermediaries”. In this way, the government gags all those who want to defend their interests that are compromised by a rapacious policy. It’s an elegant way of eliminating nuisances. And it says “in any language other than Arabic or Hebrew” because freedom of the press has long since been suppressed for these two languages.
All these decrees characterize the repression that Tunisia has known since April. They are brought in to fortify the tanks, Senegalese soldiers and African fighters currently roaming the streets of Tunis.
The Tunisian people had disapproved of French colonial policy, which wanted to divide them in order to better exploit them. In this way, they strongly protested against the burial in Muslim cemeteries of naturalized French Tunisians who, according to their religion, no longer had the right to be buried there.
The imperialist government exploits this protest by imposing its dictatorship and silence on all those who raise their voices against its policy of famine and exploitation.
This new attack on the Tunisian people’s most basic freedoms is, in reality, part of a policy of repression driven by the “left-wing” government against the colonies and protectorates. It was the extermination of Moroccans, it was the death sentence on Indochinese peasants, and now it’s dictatorship in Tunisia.
This should attract the attention of revolutionary workers in metropolitan France. Because fascism in Tunisia is a prelude to the fascist movement that our bourgeoisie will unleash against all workers, metropolitans included.
So we must, from now on, mercilessly denounce all attempts at dictatorship wherever they manifest. We need to show the proletariat of the Metropole the significance of this event, to warn them against the fascist quartermaster that we currently have with the left-wing government. And we need to explain the hidden role of the Socialist Party, which supports this dictatorial government.
Nguyen Nam
Attention! Le Fascisme s’Installe en Tunisie
De ‘Le Combat Syndicaliste: Organe Officiel de la Confédération Générale du Travail Syndicaliste Révolutionnaire – Association Internationale des Travailleurs’, 23 Juin 1933
La «dernière tranchée de la Liberté» de Daladier, vient d’accomplir un drôle d’exploit. Exploit que la presse libéralonationalarde en mal de patriotisme n’a pas signalé, bien qu’elle élève, chaque jour, sa voix hypocrite pour critiquer la dictature hitlérienne.
La France vient d’installer la dictature en Tunisie; en supprimant les libertés de presse, de réunion et en installant l’emprisonnement arbitraire… En effet, on nous apprend que Manceron, Résident supérieur en Tunisie, vient de signer deux décrets, dont l’un vise la liberté individuelle et l’autre la liberté de presse.
Désormais, d’après le premier décret, signé le 6 mai, le gouvernement du Protectorat peut envoyer en résidence forcée «dans une tribu, un douar ou une localité désignés par le Résident Général» tous les sujets tunisiens, si cette résidencè forcée s’impose pour mettre fin à des actes d’hostilité contre la politique du Gouvernment et à «des actes le propagande politique ou religieuse, toutes les menées de nature à porter atteinte à la sécurité générale.»
Nous pouvons admirer l’élasticitè voulou du décret. En somme, il veut dire que le vernement du Protectorat et son serviteur, le gouvernement d’Ahmed Pacha Bey, peuvent envoyer n’importe qui en résidence forcée. C’est le régime des lettres de cachet du Prince. C’est la dictature tout court.
Et le 27 mai, un deuxième décret vise la liberté de la presse en interdisant tousles «journaux ou écrits de caractère poiitique publiés dans le Protectorat en toute autre langue que la langue arabe ou hébraïque et dirigés ou rédigés par nos sujets soit directement soit par personnes in interposées». Ainsi, le gouvernement baillonne tous ceux qui veulent défendre leurs intérêts compromis par une politique de rapaces. C’est une manière élégante d’écarter les gêneurs. Et l’on dit «en toute autre langue que la langue arabe ou hébraïque», parce que pour ces deux langues la liberté de la presse est supprimée depuis déjà fort longtemps.
Tous ces décrets caractérisent. la répression que la Tunisie connaît depuis le mois d’avril. Ils viennent pour fortifier les tanks, les soldats sénégalais et les chasseurs d’Afrique qui parcourent actuellement les rues de Tunis.
Le peuple tunisien avait désapprouvé la politique coloniale française qui veut les diviser pour mieux les exploiter. C’est ainsi qu’il avait vivement protesté contre l’inhumation dans les cimetières musulmans, des Tunisiens naturalisés Français qui, d’après leur religion, n’en ont plus le droit.
Le gouvernement impérialiste profite de cette. protestation pour imposer sa dictature et réduire au silence tous ceux qui élèvent leur voix contre sa politique de famine et d’exploitation.
Cette nouvelle attaque contre les libertés les plus élémentaires du peuple tunisien fait, en réalité, partie d’une politique de répression que le gouvernement de «gauche» est entrain, de diriger contre les colonies et protectorats. C’était l’extermination des Marocains, c’est la condamnation à mort des paysans indochinois et maintenant c’est la dictature en Tunisie.
Ceci doit attirer l’attention des ouvriers révolutionnaires métropolitains. Car le fascisme en Tunisie est un prélude de du mouvement fasciste que notre bourgeoisie va déclancher contre tous les ouvriers, les métropolitains y compris.
Ainsi il faut, dès à présent, dénoncer impitoyablement toutes les tentatives de dictature partout où elles se manifestent. Il faut montrer au prolétariat de là Métropole la signification de cet événement pour le mettre en garde contre le fourrier du fascisme que nous avons actuellement avec le gouvernement de gauche. Et il faut expliquer le rôle caché du parti socialiste, qui soutient ce gouvernement de dictature.
Nguyen Nam
Also
Anarchists on National Liberation
Anarchism & Indigenous Peoples
A Page in the History of Civilization, by F. Girard (1860)
Our Colonizations, from Le Révolté (1884)
Mussolini’s War Upon East Africa, by Marcus Graham (1935)
Blood in Palestine, by Solidaridad Obrera (1936)
The Right of Peoples to Determine Themselves, by Solidaridad Obrera (1936)
What Can We Do?, by Camillo Berneri (1936)
Terrorism In Palestine: “Democracy” at Work, by Vernon Richards (1937)
This Is Not A War For Freedom!, by War Commentary (1939)